À nos royaumes passés, à nos rêveries égarées

Une lumineuse soirée d’automne, nous nous donnons rendez-vous avec la majestueuse S dans une abbaye abandonnée pour réaliser un shooting portrait à la consonance féérique. S est joaillère, créatrice de la marque indépendante de bijoux Opus Pocus Jewelry. Ces photos sont l’occasion pour elle de se dévoiler, montrant à ses clients la personne qui se cache derrière ses jolies parures.

Les ruines de cette abbaye cistercienne du XIIIe siècle incarnent un décor aussi imposant que grandiose, donnant instantanément le ton du shooting. Colonnes parcourues de lierre émeraude, ogives où l’on devine la présence passée de vitraux flamboyants, moulures sculptées et stylisées, architecture évoquant les constructions elfiques de Tolkien… La présence forte de l’abbaye s’impose tel un personnage à part entière.

La sublime S entre en connexion évidente avec l’âme du lieu, immédiatement dans son élément. Nous optons pour des fumigènes colorés, apportant une touche de magie à l’ensemble. Dès que les fumées se propagent, nous quittons notre monde pour parcourir un univers chargé en spiritualité et en onirisme.

Réalisée à l’approche de Samhain, cette fête païenne célébrée le même jour qu’Halloween, notre séance photo automnale est imprégnée d’une énergie particulière. «… Et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré…» Cette citation emblématique du conte merveilleux de Charles Perrault nous rappelle à quel point le monde des cucurbitacées aux teintes orangées est symbolique dans les univers féériques. Évocateur de magie, de sorcellerie et bien sûr de la saison d’automne, le potimarron apporte à la belle S une touche fantastique qui lui correspond à la perfection.

Objet phare de la célébration d’Halloween, le potiron nous rappelle la légende de Jack, cet irlandais à la vie d’ivrogne qui fut refusé simultanément du Paradis, faute d’assez bonne conduite, et de l’Enfer, s’étant trop joué du Diable durant son existence terrestre. Mais l’homme rusé parvient à obtenir une dernière faveur du Malin : un morceau de charbon ardent, qui ne s’éteindra jamais, pour lui permettre d’éclairer son chemin sombre dans les limbes. Condamné à errer sans but, le protagoniste alors surnommé « Jack O’Lantern » place la source de lumière dans un navet évidé. Une fois les irlandais arrivés aux Etats-Unis lors de l’exode, les navets du folklore furent remplacés par des citrouilles locales…


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